Je
suis cette trajectoire une ou deux fois par mois en revenant d'aller
voir ma famille en Bourgogne. Le TGV part vers dix-huit heures ;
la plupart du temps il fait noir alors je ne vois rien des paysages
qui de toute façon défilent si rapidement qu'on ne fait presque que
les imaginer.
Ce
soir, après la lecture de quelques pages de Francis Ponge pour
préparer le troisième atelier d'été de François Bon… La
sensation que je ne suis pas à la hauteur, que cela ne va pas être
facile même si j'ai déjà choisi l'objet et écrit quelques
fragments lors du trajet aller.
J'ai
déposer le livre dans le filet devant moi et je me suis mise à
regarder le paysage… l'esprit vide. Quelques bottes de paille
cylindriques et le souvenir d'un court poème de Guillevic :
« Vus
d'avion
il y
a
Des
quadrilatères
Qui
quadrillent la terre »
ont
éveillé en moi un désir d'écrire rarement ressenti.
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Sur
la pente abrupte,
de
lourds cylindres de paille
dans
les starting blocks.
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Entre
ombre et lumière,
comme
un visage... une âme ?
Là,
dans le ciel gris.
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Les
nuages défilent
entre
les lignes électriques.
Le
temps du retour.
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Le
soleil se couche,
les
vallons de blés coupés
comme
irisés d'or.
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Ligne
bleue qui file...
Juste
un autre TGV
devant
ma fenêtre.
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Dans
l'air frais soufflé,
imaginer
sur la nuque
la
douceur du soir.
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Le
tunnel est court
mais
les oreilles bourdonnent.
Des
jours, traces pâles.
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Vapeurs
de la pluie.
Sous
l'horizon qui s'efface ;
devine
l'odeur.
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Arriver
à Paris...
Les
zones artisanales poussent comme des champignons.
La
circulation se fait plus denses sur les routes parallèles.
Les
zones pavillonnaires s'agglutinent autour de vieilles églises.
Près
du bassin de la SIAAP, une main et un œil sur des silos
cylindriques.
Les
seules lumières dans l'atmosphère devenue grise : celles d'un
magasin de luminaires.
Ralentir
sur les voies partagées avec les RER ; passer en gare de
Maisons-Alfort-Alfortville ; apercevoir les personnes sur le
quai. J'y descendrai dans quelques minutes pour attraper le bus qui
me ramènera jusque devant chez moi.
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Rails
multipliés.
Approche
Gare de Lyon.
Ranger
le carnet.
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La
pluie, les travaux...
Bus :
indications floues.
Retour
en une heure.
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Il
y eut un orme et des chats,
Il
y eut un arrêt de bus et un seul chat,
Il
reste l'orme dans l'impasse.
Terminus :
Orme au(x) chat(s) !
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