La
réponse d'Aunryz Tamel,
ce jeudi matin, à
un de mes post sur
Facebook, avec un bois gravé du second, a provoqué chez moi une
immense envie de partage autour de l’œuvre de cet artiste.
L'endroit
le plus près de chez moi où je pensais pouvoir trouver des
documents était la Médiathèque de l'Abbaye – Nelson Mandela à
Créteil qui possède un fonds dit « de l'Abbaye »
consacré à cette
communauté littéraire et artistique qui s'est installée à Créteil
au début du 20ème
siècle.
On peut le consulter sur rendez-vous ; je
ne fus pas déçue.
Et je tiens à remercier ici mes collègues pour leur aide.
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A
la mémoire d'un ami
René Arcos Le Sang des autres : Poèmes : 1914-1917 (Editions du Sablier, 1919) |
Nous
n'irons plus te voir, ami plus cher qu'un frère,
Dans
la province ensoleillée où tu vivais
Avec
ta femme et ton enfant […]
René Arcos Le Sang des autres : Poèmes : 1914-1917 (Editions du Sablier, 1919) |
Mais
il fallut bien partir,
Etre
emporté avec les autres
[…]
Alors
qu'ainsi en décidèrent
Ceux
qui prononcent les discours
Et
distribuent les signatures.
René Arcos Le Sang des autres : Poèmes : 1914-1917 (Editions du Sablier, 1919) |
Tu
es tombé sous le grand soleil de midi !
[…]
Et
ton beau sang depuis n'a cessé de couler.
René Arcos Le Sang des autres : Poèmes : 1914-1917 (Editions du Sablier, 1919) |
Ils
ont planté sur ta tombe
Leur
espèce de symbole
Qui
s 'adapte à tous les cas
Et
sans doute pensent-ils
Que
cela est bien ainsi ;
[…]
Qu'ils
sont quittes avec toi.
Ils
ont parler de l'honneur,
De
la race, du devoir ;
Oh !
Qu'au moins ils nous épargnent
leurs
oraisons et l'odeur
De
leur éloquence à l'ail.
Pour
le droit sacré des faibles,
Et
de tous les hommes
A
disposer librement
D'eux-mêmes
comme ils disent.
Mais
lorsqu'ils t'ont pris ta vie,
Ta
jeune vie pour l'employer
A
détruire celle des autres,
T'ont-ils
donc les bons apôtres,
Demander
comment toi-même
Tu
compte en disposer ?
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Citations
de « Le Sang des autres » de René Arcos
René Arcos Le Sang des autres : Poèmes : 1914-1917 (Editions du Sablier, 1919) |
« Dans
l'argile unique où s'allie sans fin
Au
monde qui meurt celui qui commence
Les
morts fraternels, tempe contre tempe,
Expient
aujourd'hui la même défaite. »
« En
vains lambeaux de territoires,
Les
morts sont tous d'un seul côté ;
Car
sous la terre il n'y a plus
Qu'une
patrie et qu'un espoir
Comme
il n'y a pour l'Univers
Qu'un
combat et une victoire. »
Septembre
1916
« On
dirait que la terre
Ramène
à soi le ciel pour s'en faire un suaire. »
« Un
dieu va naître dites-vous
De
tous vos crimes entassés
Comme
un enfant miraculeux
Pour
le rachat du sang versé.
Oh !
Quel dieu de miséricorde
D'intelligence
et de concorde
Pourrait
pour avènement
Vouloir
un tel enfantement ? »
« Rien
n'est perdu puisqu'il suffit
Qu'un
seul de nous dans la tourmente
Reste
pareil à ce qu'il fut
Pour
sauver tout l'espoir du monde. »
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J'y
retourne samedi car deux heures ce jeudi soir, c'était trop court…
A suivre !
Je me souviens d'un bel après-midi passé dans les combles de la bibliothèque de la rue de Verdun plongé dans les volumes de poésie de René Arcos "rehaussés" comme on dit dans le jargon de bois gravés de Masereel. A ce jour je n'ai toujours pas trouvé de réédition des oeuvres de René Arcos mais en revanche Frans Masereel fait l'objet de publications assez nombreuses et régulières ce dont je ne me lasse pas. Pour ceux que cet artiste intéresse je ne peux que recommander la librairie Wallonie-Bruxelles rue de Quincampoix à Paris.
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