De
ma culture musicale, le vernis est bien fin. Du vocabulaire de la
musique, je n’entends rien. L’oreille musicale, je ne l’ai pas.
Mon
écoute de toute musique -classique, jazz, contemporaine- est basée
sur l’émotion qu’elle fait naître en moi. Parfois de ce que le
compositeur ou les critiques écrivent ou disent mais si rarement. Le
piano, en particulier,
et
les cordes,
en
général, savent à merveille jouer sur mes états d’âme.
De
la musique, je n’entends que ce qu’elle fait (re)monter dans mon
corps et dans mon cœur, ce qu’elle y met en mouvement : des
frissons et des fusions, des chagrins
et
des joies, des deuils et des réjouissances, des douleurs
et
des enthousiasmes,
des
nostalgies et des allégresses,
des
mélancolies et des consolations.
Armstrong
que j’ai découvert au collège grâce à la chanson de Nougaro.
“La jeune fille et la mort” de Schubert entendu pour la première
fois dans le film éponyme de Polanski ; je l’ai acheté,
des
années après,
dans
la version élue par l’équipe de Frédéric Lodéon
dans
“Le Pavé dans la mare” que nous écoutions tous les dimanches
après-midi. Les “Variations Goldberg” de Bach interprétées par
le prodigieux et époustouflant Glenn Gould. Le profond et ardent
“Kaddish” de Ravel. L’œuvre de Pierre Henry dont il m’a
ouvert lui-même les chemins dans une série d’émissions “A voix
nue” sur France Culture et dans son “Journal de mes sons”. J’ai
été emportée par chacune de ces découvertes et bien d’autres
vers de vastes et riches horizons d’écoute et d’émotion.
Nicolas
de Staël - Les musiciens, souvenir de Sidney Bechet – 1953
|
---------
Ce
texte a été publié pour la première fois sur « Wanagramme :
Emaux et gemmes des mots que j'aime
», le blog de Guy
Deflaux
dans
le cadre de La Ronde de janvier
2019.
toutes musiques aimées
RépondreSupprimer