vendredi 15 février 2019

Musique(s)


De ma culture musicale, le vernis est bien fin. Du vocabulaire de la musique, je n’entends rien. L’oreille musicale, je ne l’ai pas.
Mon écoute de toute musique -classique, jazz, contemporaine- est basée sur l’émotion qu’elle fait naître en moi. Parfois de ce que le compositeur ou les critiques écrivent ou disent mais si rarement. Le piano, en particulier, et les cordes, en général, savent à merveille jouer sur mes états d’âme.
De la musique, je n’entends que ce qu’elle fait (re)monter dans mon corps et dans mon cœur, ce qu’elle y met en mouvement : des frissons et des fusions, des chagrins et des joies, des deuils et des réjouissances, des douleurs et des enthousiasmes, des nostalgies et des allégresses, des mélancolies et des consolations.
Armstrong que j’ai découvert au collège grâce à la chanson de Nougaro. “La jeune fille et la mort” de Schubert entendu pour la première fois dans le film éponyme de Polanski ; je l’ai acheté, des années après, dans la version élue par l’équipe de Frédéric Lodéon dans “Le Pavé dans la mare” que nous écoutions tous les dimanches après-midi. Les “Variations Goldberg” de Bach interprétées par le prodigieux et époustouflant Glenn Gould. Le profond et ardent “Kaddish” de Ravel. L’œuvre de Pierre Henry dont il m’a ouvert lui-même les chemins dans une série d’émissions “A voix nue” sur France Culture et dans son “Journal de mes sons”. J’ai été emportée par chacune de ces découvertes et bien d’autres vers de vastes et riches horizons d’écoute et d’émotion.


Nicolas de Staël - Les musiciens, souvenir de Sidney Bechet – 1953
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Ce texte a été publié pour la première fois sur « Wanagramme : Emaux et gemmes des mots que j'aime », le blog de Guy Deflaux dans le cadre de La Ronde de janvier 2019.



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